Débat sur la neutralité philosophique et religieuse du cimetière communal de Woluwe-Saint-Lambert
Le bourgmestre de la commune bruxelloise de Woluwe-Saint-Lambert, Olivier Maingain (DéFI), va mener une concertation afin d’aménager dans le cimetière communal un espace expliquant qu’il s’agit d’un lieu d’inhumation qui ne doit exprimer aucune préférence envers une conviction philosophique ou religieuse précise. Il a fait cette annonce lundi soir à l’ouverture de la séance du Conseil communal, retransmise pour la première fois en direct sur internet.
Il répondait ainsi à une interpellation citoyenne de deux anciens Conseillers, qui s’inquiétaient de la place prépondérante donnée à une grande croix chrétienne à l’entrée du cimetière communal, aménagé à Wezembeek-Oppem.
Pour Bernard Ide (ex-Conseiller Ecolo), la place réservée à la croix peut faire croire que l’endroit est destiné à n’accueillir que des défunts chrétiens et contrevient au principe de l’égalité de traitement des différentes convictions.
Anne Broché (ex-Conseillère PS) a dit constater que le problème renvoyait au choix entre une vision “exclusive” de la neutralité entretenue en France et la conception plus “inclusive” développée en Belgique, illustrée notamment par le financement des cultes par l’Etat. Elle a déploré que la question soulevée par son ex-collègue et elle-même avait parfois suscité sur les réseaux sociaux des réactions islamophobes et qu’ils avaient été accusés de vouloir supprimer les valeurs chrétiennes.
Le bourgmestre a indiqué que la croix contestée avait été installée depuis des dizaines d’années, lors de l’ouverture du cimetière. Aujourd’hui, il faut faire la part des choses entre l’expression d’une conviction religieuse et le respect des traditions culturelles. En tout cas, “le Collège n’a aucune volonté de stigmatiser quelque conviction que ce soit”, a-t-il affirmé.
Il a annoncé qu’un débat sera mené sereinement, avec les habitants et les représentants des différentes convictions religieuses, en vue de l’installation dans le cimetière d’un espace permettant d’expliquer ce que signifie un lieu d’inhumation aujourd’hui, où l’on ne peut exprimer aucune préférence en matière de croyances.
Belga-Photo: Belga/Laurie Dieffembacq